mardi, décembre 26, 2006

Micro...

Economie.

J'étudie l'économie, pourquoi ne pas partager cet investissement? Le sujet est aussi vaste que passionnant, commençons par du polémique, la microéconomie (et l'Ecole économique qui la façonne: le néoclassicisme).
Evidement l'idéal aurait été de présenter au préalable les classiques, voire les mercantilistes et les physiocrates. Il faudrait pourtant rentrer dans des considérations économiques vétilleuses, nous verrons ultérieurement. Il est utile de connaître Adam SMITH (main invisible, division du travail...), Jean-Baptiste SAY (notion d'utilité, loi des débouchés...) et David RICARDO (division internationale du travail basé sur des théories d'avantages comparatifs...), les principaux auteurs classiques.

Avant de présenter de manière approfondie le courant et de présenter les postulats essentiels qui structure l'approche microéconomique, situons le dans sa réalité spatio-temporelle. Cette branche de l'économie apparaît au début des années 1870 à Lausanne, Vienne et Cambridge, par la publication en l'espace de 3 ans de traités fondamentaux d'économie politique de Carl MENGER (Fondement de l'économie politique, 1871), Stanley JEVONS (Traité d'économie politique, 1871) et Léon WALRAS (Traité d'économie pure, 1874).

Cette Ecole domine le paysage économique et s'impose comme paradigme (ensemble de postulats, d'hypothèses, de questions et de réponses qui à uun moment donné de l'histoire sont communément admis par des groupes de chercheurs) dominant jusqu'à la crise des années 30 et l'avénement du Keynesianisme. Aujourd'hui, après la stagflation des années 1970 et l'échec des solutions neokeynesiennes, le paradigme a recouvert sa force, par le triomphe du nouveau libéralisme. Les néoclassiques sont parfois abusivement qualifiés de néolibéraux, voire d'ultra-libéraux, terme tristement moderne.

Quel est le contexte intellectuel de la fin du XIXème?
Dès le début du XIXème, Auguste Comte engendre un penchant tenace pour les sciences positives, que nous baptisons sciences dures de nos jours. Cette volonté de scientisme influence fortement les économistes qui veulent baptir leur science autour de méthodes expérimentales et de calculs mathématiques.

Quels en sont les postulats?

1°) L'individualisme méthodologique
Auparavant, les auteurs raisonnaient autour de groupes sociaux (même si le terme n'a été analysé stricto sensu qu'à partir de Simon de SISMONDI pendant la première moitié du XIX ème puis par Karl MARX). Au contraire, au centre du raisonnement néoclassique se trouve l'individu. Il ne faut plus étudier un ensemble mais un comportement individuel.
La société n'est pas influencée par une logique de groupes sociaux mais n'est que la simple addition des comportements individuels.

2°) Economie: science des choix rationnels
Le postulat fondamental de l'Ecole néoclassique réside dans la rationnalité présumée de l'agent.
En effet, pour permettre d'anticiper le comportement d'un agent, de le mettre en équations, il est nécessaire de n'y avoir qu'une seule réponse possible pour une même situation.
L'homme se mue en homo economicus, un individu hédoniste, qui effectue un nombre infinis de calculs pour maximiser son plaisir (matériel). Plus l'homo economicus consomme, plus il est heureux; il est donc avide (consommateur) et cupide (producteur).

3°) Le marché, lieu de coordination optimal des choix économiques
La préocupation des microéconomistes est de déterminer le point d'équilibre, où l'offre et la demande sont en adéquations, où la quantité produite et vendue est à son paroxisme.
Le phénomène répond à la logique de la main invisible décrite par A. SMITH, au final l'intérêt individuel (à des fins égoïstes) est plus favorable à l'intérêt collectif qu'une
action altruiste. La confrontation entre l'offre et la demande doit être donc libre et entre agent à finalité strictement économique. Si il n'y a pas de réglementation, alors on atteint naturellement vers l'équilibre, qui débouche sur l'Optimum de Pareto qui se caractérise par une situation d'ophélimité (tout le monde maximise son plaisir).
Le marché permet d'obtenir le gateau le plus grand, la redistribution peut exister ultérieurement, l'essentiel étant de produire le plus de richesses possibles. (cela constitue d'ailleurs une des contradiction de la microéconomie, l'inégalité ne peut être incitatrice ET être supprimée ensuite (ce qui inhiberait son effet initiale).

Quelles sont les analyses principales?

1°) Une nouvelle théorie de la valeur
Pour les classiques, SMITH et RICARDO, la valeur est objective, elle dépend de la quantité de travail nécessaire à la production. L'approche microéconomique se place dans la filiation de SAY, elle considère la subjectivité de la valeur. La valeur serait déterminée par le degré de satisfation procuré, par son utilité.

2°) La révolution marginaliste
Au centre de l'analyse microéconomique 2 conceptions:
- L'utilité marginale qui désigne le degré de satisfaction procuré par la dernière unité d'un bien.

Remarque: L'utilité est décroissante
(selon le principe de satiété)

- La productivité marginale: outil pour déterminer la meilleure utilisation des facteurs de productions. Aussi longtemps que la richesse produite par le salarié/machine supplémentaire est supérieure à son coût, il faut embauché/investir. (Et a fortiori le salaire du dernier employé sera inférieur à sa productivité marginale)

3°) La concurrence pure et parfaite (CPP)
Pour un fonctionnement optimal du marché, pour minorer les frictions, il faudrait réunir les conditions suivantes, qualifiées de contraintes WALRASIO-PARETIENNES (qui sont evidemment irréalisables):
- Atomicité du marché: Très grand nombre d'acteurs
- Fluidité du marché: Libre entrée, libre sortie (pas de barrière tarifaire)
- Homogénéité du produit: Produit identique ou équivalent (la différence ne se fait qu'en terme de prix)
- Transparence du marché: Information parfaite, gratuite et instannée (quantité, prix, conditions de ventes...)
- Mobilité des facteurs de production: travail et capital se dirigent vers les emplois les mieux rémunérés (pouvoir changé de produit, impliquant une mobilité professionnelle et géographique pour le facteur travail)

Remarque: si l'une seule des 5 conditions n'est pas remplie, alors la concurrence est dite imparfaite.



Remarque générale: Abusivement accusés d'auveuglement, les auteurs néoclassiques ne renie guère le rôle de l'Etat. Walras, considérant les différentes imperfections de l'économie réelle par rapport au modèle idéal, définit un rôle Etatique. Il distingue une politique économique appliquée et une économie sociale qui divergent de l'économie pure. Il ne hiérarchise pas ces différentes approches mais les justifient au contraire: "leur critères respectifs sont le vrai pour l'économie pure, l'utile ou l'intérêt pour l'économie appliquée, le bien ou la justice pour l'économie sociale." Cet auteur, étiqueté injustement d'ultraliberaliste a contribué et milité pour la nationalisation de terres et des chemins de fers!

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